Caroline Servais
Murs de terre, arbre et abri


L’arbre couché, sa base est devenue fragile. Sur ces murs de terre le long du chemin, un arbre ou un abri à voir et imaginer.

C’est au bord de cette frange laissée à la nature, (zone Natura 2000), où la nature est laissée à elle-même, que s’ancre le travail de Caroline Servais. Tout ce que nous avons vécu, nous ne pouvons le dire, tout comme face à ses franges de sous-bois, nous nous devons d’interroger la terre qui a reçu ses racines, ses arbres qui ont tout vu, ses mousses, ses lierres qui remplacent nos pas.
Comment montrer ce qui ne peut se voir, comment écouter ce qui ne peut se dire ? Qu’advient-il des mémoires empêchées, confisquées ? Quelle forme donner à l’oubli ?
Caroline Servais nous invite à voir l’envers des choses cachées, de cet arbre déraciné, les racines horizontales devenant verticales, une paréidolie se fait présente et nous porte à y voir un « arbre », la souche devient alors un jeu, un lieu, une grotte.
Par ces deux souches elle nous invite dans une poésie résistante, dans, aussi, une nature qui établit son propre temps, celle des vents et des pluies qui en modifient son espace.
Enfin, elle nous invite à déceler des indices, à aller vers l’indicible, à nous mener à l’observation et à nous questionner.
Pour suivre toute l'évolution du travail de Caroline Servais, rendez-vous sur son site.
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Ici, on « voit » une proposition artistique qui cherche, non à confectionner une forme, un objet, mais à activer une idée, à élaborer un sens, cela ne veut pas dire que les formes sont exclues, elles sont en premier, façonnées par la nature, tout comme les matériaux laissent place dominante aux matières. Nous sommes en présence d’un (ou dans un) espace poétique, poésie qui vient troubler les codes d’explication que l’on se veut de donner de tous côtés. Dans la mesure où il,elle échappe à une explication rationnelle, l’artiste vient troubler les habitudes dans un monde où on tente de tout expliquer et de tout mettre en ordre et ici, l'artiste nous invite à être dans le désordre d’un espace provoqué par la nature, pour nourrir l’espoir d’ouvrir d’autres horizons.